Peu de chose les sépare...
La mort et l’amour
Peu de chose les sépare.
Une lettre qui change,
Une apostrophe en moins,
Et le cœur, qu’émouvait
Un visage aimé et baigné
De baisers, fait silence
Avec au dessus, laissé
En souvenir au vivant,
Le T final.
Elle viendra là souvent,
En ce reposoir,
Mettre des fleurs
Et arroser la terre,
Non de ses larmes
Qu’elle cache
Au fond d’elle-même,
Mais de l’eau prise
A la fontaine verte,
En tournant la pompe
Puis remplir l’arrosoir.
Ça c’est le travail des enfants
Qui s’amusent à ces jeux d’eau
Et rapportent en courant
La précieuse manne,
Versant au passage
Quelques gouttes
Sur le parcours.
Eux ne se souviennent pas
De celui qui dort
Sous la dalle.
Ils auraient l’impression
D’être au square si
La mère ne leur demandait
Soudain d’être sages
Et se recueillir.
Une lettre qui change,
Une apostrophe en moins,
Peu de chose sépare
L’amour de la mort.
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