Le pantoum

Publié le par Pi_ro_94

Le pantoum est une forme de poème qui a été introduite en France par les poètes romantiques. Son origine est malaise. Il s'agit, dans sa forme pure ou classique, d'un poème composé de  quatrains de vers octosyllabes ou décasyllabes à rimes croisées et alternées (masculine puis féminine). L'autre cactéristique est que le 2ème vers et le 4ème vers de chaque strophe deviennent respectivement le 1er et le 3ème vers de la strophe suivante. Enfin le dernier vers doit être identique au premier. Voilà pour la forme. Mais l'autre caractéristique est que le poème doit développer deux thèmes qui sont à la fois liés et indépendants. L'un de ces thèmes est le plus souvent pittoresque et réaliste et constitue le paysage extérieur, l'autre développe l'état intérieur psychologique et moral du poète ou de la personne mise en scène par le poème. Une harmonie, une correspondance se développe entre les deux thèmes. Chacun des thèmes est développé sur l'un ou l'autre des dystiques des quatrains mais toujours le même dystique soit le premier, soit le deuxième.

 

Le spécialiste du pantoum en France fut Lecomte de Lisle. Voici un des pantoums qu'il écrivit et rassembla dans son recueil " Pantoums malais"

 

 

Ô mornes yeux ! Lèvre pâlie ! Leconte de Lisle

J’ai dans l’âme un chagrin amer.

Le vent bombe la voile emplie,

L’écume argente au loin la mer.

 

J’ai dans l’âme un chagrin amer :

Voici sa belle tête morte !

L’écume argente au loin la mer,

Le praho rapide m’emporte.

 

Voici sa belle tête morte !

Je l’ai coupée avec mon kriss.

Le praho rapide m’emporte

En bondissant comme l’axis.

 

Je l’ai coupée avec mon kriss ;

Elle saigne au mât qui la berce.

En bondissant comme l’axis

Le praho plonge ou se renverse.

 

Elle saigne au mât qui la berce ;

Son dernier râle me poursuit.

Le praho plonge ou se renverse,

La mer blême asperge la nuit.

 

Son dernier râle me poursuit.

Est-ce bien toi que j’ai tuée ?

La mer blême asperge la nuit,

L’éclair fend la noire nuée.

 

Est-ce bien toi que j’ai tuée ?

C’était le destin, je t’aimais !

L’éclair fend la noire nuée,

L’abîme s’ouvre pour jamais.

 

C’était le destin, je t’aimais !

Que je meure afin que j’oublie !

L’abîme s’ouvre pour jamais.

            Ô mornes yeux ! Lèvre pâlie !

  

Pour en savoir plus sur le pantoum vous pouvez aller sur wikipédia

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K
Salut Piro, j'ai aussi fait un pantoum : .http://chaman.fr.over-blog.net/article-34052907.html
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D
J'ai appris beaucoup de choses. Toutefois, pour moi, la poésie n'est pas dans la forme (dont le respect ressemble à un jeu), mais dans le fond.<br /> Dr WO
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P
<br /> <br /> Il s'agit d'un préjugé moderne. La forme est un moyen de rendre plus présent le fond. A partir du moment où la poésie s'exprime à travers des vers avec des rimes, des assonnances, des<br /> allitérations il y a bien une forme particulière d'oeuvres littéraires qui est la poésie. Même les poètes qui ont cherché à s'affranchir des règles traditionnelles s'en sont imposées d'autres.<br /> mais il est vrai aussi que la poésie excède la forme qui la constitue.<br /> <br /> <br /> <br />