C'est l'hiver
Pantoum fraternel
C’est l’hiver, ciel gris et neige qui tombe,
La ville se couvre d’un manteau blanc.
Mon cœur se rappelle une triste tombe
Je pleurais dessus au dernier printemps.
Frileux quelqu’un passe laissant sa trace.
Je pleurais dessus au dernier printemps
Ce coin de terre où descendit ta châsse.
Frileux quelqu’un passe laissant sa trace
Et le vend froid glace ses pieds poudrés.
Ce coin de terre où descendit ta châsse,
Sous le ciel blême qui peut l’oublier ?
Et le vend froid glace ses pieds poudrés.
Des enfants s’amusent et se poursuivent.
Sous le ciel blême, qui peut l’oublier,
Tu es passé, hélas ! sur l’autre rive.
Des enfants s’amusent et se poursuivent
Pleins de vie, criant leur joie aux copains.
Tu es passé, hélas ! sur l’autre rive
Et mes yeux d’avant te cherchent en vain.
Pleins de vie, criant leur joie aux copains
Ils lancent, heureux, leurs boules de neige.
Et mes yeux d’avant te cherchent en vain
Pour que dans mon cœur la peine s’allège.
Ils lancent, heureux, leurs boules de neige
Se moquant bien des appels des mamans.
Pour que dans mon cœur la peine s’allège,
Je rêve à quelque ciel au front changeant.
Se moquant bien des appels des mamans
Ils courent, tournent, s’arrêtent, reviennent.
Je rêve à quelque ciel au front changeant
Et des astres laiteux qui le soutiennent.
Ils courent, tournent, s’arrêtent, reviennent,
Les enfants qu’enivrent les beaux flocons.
Et des astres laiteux qui le soutiennent
J’attends la désirée consolation.
Les enfants qu’enivrent les beaux flocons,
Le vent aime ces princes sans mémoire.
J’attends la désirée consolation
Un mage l’inscrivit dans un grimoire.
Le vent aime ces princes sans mémoire.
Aussi le temps passe sans les toucher.
Un mage l’inscrivit dans un grimoire :
Je serai seul sans pouvoir te parler.
Aussi le temps passe sans les toucher,
Un baiser suffit à guérir leurs peines.
Je serais seul sans pouvoir te parler
Devant ta tombe afin qu’il me souvienne.
Un baiser suffit à guérir leurs peines
Plus légères que le vol des palombes.
Devant ta tombe afin qu’il me souvienne
C’est l’hiver, ciel gris et neige qui tombe.