Am, stram, gramme, pic et pic et colégram
Am, stram, gramme, pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam ce sera toi.
Gendarme ! - ¨Oh ! non pas encore, pas gendarme !
Am, stram, gramme, pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam ce sera toi.
Voleur ! Gendarme !Voleur ! Gendarme !...
C’est ainsi que l’aveugle destin frappait
Chacun de notre bande de copains.
Il y avait Armand, François, Laurent, Alain
Mon frère, moi et d’autres qui subissaient
Ce sort, cruel ou heureux, les beaux matins
Où l’école fermée nous laissait en paix
Armand plus grand et surtout le plus âgé
Était pour nous un peu comme le Grand Meaulnes
Et organisait nos jeux dans le quartier.
La contine nous ayant fait forbans ou launes
Nous courrions tous partout, les uns se cacher,
Les autres les poursuivre, évitant la « zone »
Où vrais voyous et blousons noirs fricotaient.
Notre pays d’enfance, vaste triangle
Allait de l’église au Sud, son sommet
Jusqu’au cimetière au Nord ; deux sangles,
Les avenues du Maine et Leclerc reliaient
Cette balançoire où mes souvenirs tanguent.
Le cœur c’était trois places et deux jardins
Un petit et un grand, notre vrai royaume.
Nous y étions cowboys courant les indiens,
Zorro, Ivanhoé ou le Normand Guillaume
Conquérant l’Angleterre après les Romains,
Belphégor et Rocambole ou Le Fantôme.
Quand ce n’était pas Zembla , Tintin, Astérix,
Spirou ou Johan, Pirlouit ou Lucky Luke
On ne connaissait pas encore le Styx
Mais nous l’aurions, détrempés jusqu’à la nuque
Traversé sans férir en suivant Alix.
Tenant colts, épées, portant masque ou perruque.
Dans cet espace cantonné, libres tel l’air,
Princes, pirates, nous tenions tous les rôles
Et nous nous envolions dans tout l’Univers,
Et nos navires abordaient tous les môles
Au printemps, en été, automne et hiver,
Camarades toujours épaule contre épaule.
Am, stram, gramme, pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam ce sera toi.
Il nous arrivait de verser une larme
Et nous allions la cacher sous notre toit
Am, stram, gramme, pic et pic et colégram
Pour les héros les chagrins se tiennent cois.