Vent d'autan
Ouvrir la fenêtre pour écouter le vent,
Le vent furieux d'autan hurlant dans les arbres,
Balançant l'éventail des palmes en sifflant,
Éventail qui frappe et frotte les branches glabres,
Aile dure de plumes vertes, proie du vent,
Aigüe et farouche résistance qui sabre
En haut, à droite, à gauche, en bas, l'air mugissant
Comme un taureau que la clameur de l 'arène sabre
Et que la muleta affole en s'agitant.
J'ai hier cherché et combattu ce taureau
Qui chargeait violemment ma souffrante monture,
Ce vélo qui l'énervait, le rendant idiot.
Il envoyait contre lui des ruades si dures
Qu'elles l'ecartaient vers le Canal dont les eaux
Devenues fébriles frissonnaient sous l'azur.
Mais tenant ferme face au souffle et aux sabots
Du vent j'avançais de façon certaine et sûre
D'écluse en écluse sur mon blanc vélo.