Bref séjour à Perpignan (suite 2)

Publié le par Pi_ro_94

L'escalier Molière

En sortant du square de Bir Hakeim j'ai emprunté cette escalier qui  mène à l'ancien quartier juif du moyen-âge anciennement appelé Call. Pour dire la vérité il n'en reste plus grand chose mais cela mène aussi au quartier Gitan, appelé quartier Saint-Jacques.

Portrait de Jean-Baptiste Poquelin dit "Molière"

 

 

Haut de façade et fronton de l'ancien évêché
Le fronton avec sa devise latine

"Salsus non putresco"  ou en français "Salé je ne pourris pas". Etonnante devise qui vient directement de Gascogne et  était la devise de la famille de Carsalade dont un illustre membre, Jules Louis Marie de Carsalade du Pont (1847 - 1932) grand historien de la Gascogne, créateur du musée historique et archéologique d'Auch, des archives historiques de Gascogne et de la société archéologique du Gers, devint en 1900 évêque de Perpignan. Il apprit alors le catalan et devint un tel promoteur de la langue et défenseur de la culture régionale des deux côtés de la frontière qu'il fut surnommé "l'évêque des Catalans".

Jules Louis Marie de Carsalade du Pont, évêque de Perpignan

la photo provient de l'article de Wikipédia qui lui est consacré et appartient au domaine public .

Rue dans le quartier Saint-Jacques
Inscription sur un mur

L'organza est un tissu servant à confectionner des vêtements (robes notamment) qui est à la fois  transparent, léger, brillant et d'une texture un peu rigide. C'est aussi le nom d'un parfum de Givenchy. Ici le nom est associé à un prénom féminin. S'agit-il d'un cri du cœur ?

Casa Miguel (Perpignan)

Maintenant vous savez où vous devez aller si vous voulez entrer dans l'histoire.

L'Université de Perpignan occupe l'ancien Hôtel de Mailly

Augustin-Joseph de Mailly est un maréchal de France né eau mois d'avril 1707 au château de Corbuon à Vilaines-sous-Lucé  dans l'ancienne province du Maine (aujourd'hui département de la Sarthe) et mort guillotiné à Arras au mois de mars 1794 à près de 87 ans.

Mais qu'est ce qui le rattache à la ville de Perpignan ? Eh bien, il est nommé par le roi Louis XV, commandant du Roussillon en 1749 poste qu'il occupera jusqu'en 1790. A ce poste il rénove l'urbanisme de Perpignan et surtout l'Université pour laquelle il  construit des bâtiments destiné à l'abriter, il la dote d'une bibliothèque publique à laquelle il fait don de 950 ouvrages de sa collection personnelle, d'un jardin et d'un cabinet d'histoire naturelle. Par ordre du roi, il fortifie aussi Port-Vendres. Très actif il rentre en conflit avec d'autres autorités locales qui arrivent à le faire tomber en disgrâce. Exilé un moment sur ses  terres, il retrouve rapidement son crédit et  son poste.

Maréchal de Mailly

Le quartier n'a pas que ces beaux bâtiments anciens.

Un muséum d'histoire naturelle qu ne paye pas de mine extérieurement.

Une belle façade avec des encadrements de fenêtres sculptés

 

Graphe indiquant le chemin pour la tambouille.

Il y a quelques bâtiments comme ça dans le quartier.

Une ruelle
Rosier grimpant
Fresque
Paix en catalan

 

La balançoire

Toute cette fresque et ces graphes ornaient un mur en face d'un restaurant.

Fenêtre du restaurant

Il semble que ce restaurant prétend servir rapidement ses clients.

Fleuriste

Autour de la porte  d'une maison  de la rue de la Cloche d'Or deux plaques commémoratives

Plaque commémorative

Louis codet est un écrivain français assez oublié aujourd'hui.  Il a publié de son vivant deux romans "La rose du jardin " et "La petite Chiquette" qui raconte l'histoire d'un peintre Montmartrois et de sa petite amie. Ce sont des œuvres plus ou moins autobiographiques. Il a aussi collaboré à diverses revue : la Revue Blanche et les Marges de son ami Eugène de Montfort, il a fait aussi partie des collaborateurs du premier numéro de la Nouvelle Revue Française (NRF) Il a été député de la Gauche radicale. Il est mort au Havre des suites de ses blessures de guerre lors des combats en Flandre occidentale (Belgique) alors qu'il était sous-lieutenant d'infanterie territoriale. Plusieurs de ces œuvres ont ensuite été publiées après sa mort et il reçut à titre posthume le prix Narcisse-Michaut de l'Académie Française en 1915.

Louis Codet, écrivain (1876 - 1914)
Façade et porte rue de la Cloche d'Or

Un écrivain plus connu a vécu en ce même lieu sans y être né puisqu'il est né à Tananarive, son père y étant officier colonial. Son père meurt en 1914 sur le front en Belgique ou du coté de Verdun (information contradictoire entre Wikipédia et le Monde) et il élevé dans cette maison de Perpignan par sa mère puis à la mort de celle-ci par sa grand-mère maternelle arrière petite fille du conventionnel Jean-Pierre Lacombe-Saint-Michel et par un de ses oncles. Son premier roman, "Le tricheur" parait en 1945 mais il étai achevé en 1941 après son voyage de 1937 en Allemagne, Pologne et URSS. Il avait auparavant écrit sur son expérience de la guerre d'Espagne un autre roman (Le Palace) qui ne sera publié qu'en 1962. D'après Le Monde c'est un écrivain du temps et de la mémoire ce qui le mettrait dans la même catégorie que Marcel Proust.  Quand il reçoit le Prix Nobel en 2005, la presse et le public tombent des nues car il est pratiquement inconnu et son écriture est jugée hermétique.  Dans son article chronologique à sa mort en 2005,

Le Monde le compare à un "arbre" littéraire enraciné dans l'Histoire. Lors de la réception de son prix Nobel, l'académicien suédois Lars Gyllensten employait une métaphore biologique pour décrire cette écriture : « La langue se met à vivre sa propre vie. Les mots et les descriptions s’engendrent mutuellement. Le texte pousse comme si la langue était un organisme vivant indépendant qui bourgeonne, produit des rameaux et sème ses propres graines, et comme si l’auteur n’était que l’instrument ou l’intermédiaire de cette force créatrice. » 

Une écriture inspirée par la vie même en quelque sorte.

En tout cas quatre histoires parallèles qui ont quelques point communs ensemble dont le principal  est d'être liées à Perpignan mais il y en a d'autres : la guerre, l'histoire, la Révolution, l'écriture.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
Je ne connais pas ce quartier de Perpignan qui a de beaux bâtiments Bonne soirée
Répondre
P
Merci de ta visite ecureuilbleu. Les villes il faut s'y promener à pied. Mais bon je n'ai visité que des quartiers relativement près du centre.
C
Tu vas parvenir à me réconcilier avec cette ville voire même à attiser ma curiosité sur certaines découvertes qui m'avaient échappées. La ville, comme nombreuses maintenant, s'enrichit de street art et il y en a , me semble t'il pour tous les goüts . Bonne soirée
Répondre
P
Merci Chinou. Oui j'ai un ami qui n'apprécie pas trop Perpignan et lui préfère Narbonne et surtout l'arrière pays.
S
toujours des infos variées, merci pour tout ce temps consacré à la rédaction de tes articles...
Répondre