L'amère éclipse
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Un jour, oublierais-je ta survenue ?
Et cette amère éclipse ̶ entier mystère
Qui muet s’éternise et s’exaspère –
Brûlant dans la nuit noire et vide et nue
D’un douloureux « je t’aime » abandonné,
Fallot qui s’éteint épuisé au souffle
De cet hiver triste et froid où les moufles
N’ont pas que des mains à réchauffer
L’espérance de marcher avec toi
Dans le soleil et les jardins fleuris
Hélas ! elle s’est enfuie en tapinois
Et le ciel myosotis devenu gris
L’étouffe dans son vaporeux brouillard.
Mon cœur et mes yeux sont secs et glacés
Maintenant, il est sans doute trop tard
Pour revivifier émois et baisers.
Janvier, c’est une autre année qui commence,
Janus encor tourné vers le passé,
Elle renifle l’avenir qui loin danse
Imprécis, mystérieux, comme estompé
Par les brumes du temps et de ses rêves,
Mirages qui s’élèvent au-dessus
Des déserts que n’abreuvent plus la sève
Des larmes d’un cœur de malheur repus.
Faut il aller vers eux avec au bout
La déception de les voir s’évanouir,
Fantômes de l’esprit devenu fou ?
Ou bien attendre, ne pas réagir,
Laisser le temps filer de sa quenouille
Les pluies, les neiges, les vents puis les fleurs,
Les nénuphars où siestent les grenouilles,
Sous un soleil redoré de chaleur ?