Moi, la jacobée commune
J'avais envoyé ce poème au Concours Poétika 2022. Il n'a pas obtenu de prix mais il a été remarqué par le jury et sera éventuellement mis en ligne sur leur site.
J'ai l'air d'un essaim de soleils
Ne vous fiez pas à ma lumière
Ni à mon cœur couleur du miel
Car vraiment je suis délétère
Et ma beauté tombée du ciel
Est triste fleur de cimetière
Car tout mon corps est plein de fiel.
Sachez que je suis plus méchante
Aux animaux, morte et fauchée
Qu'emplit de parfums et vivante
Car la mort s'y trouve exhalée
En une saveur alarmante
Aussi les animaux qui la sentent
La fuit avec célérité.
A mes poisons pas d'antidote,
Jetez la paille où je me mets !
C'est connu depuis Aristote
Il ne faut jamais me croquer.
Plus on me mange, plus tout flotte
Dans le cerveau halluciné.
Oui me manger est chose sotte.
Pourtant quelques beaux papillons
Viennent se poser sur ce cœur
Méchant à tous les moucherons.
Ainsi va la vie : je suis sœur
Pour leurs belles ailes vermillon
Et c'est hélas pour mon malheur
Car leurs chenilles me mangeront.