Un appel surprise
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Cela fait des kilomètres que nous roulons...
Ton appel ce matin me fut une surprise
Mais c’était bien de toi partir sur les routes grises
Et filer vers la mer avec un petit baluchon
Presque vide. Nous parlons nous parlons nous parlons
De note vie à chacun de notre vie à tous deux
Et le ciel défile passant du gris au bleu
Au-dessus du barrage des péages et c’est bon,
C’est bon de parler ainsi on ne s’ennuie pas.
Les noms défilent : Mantes la Jolie, Vernon
Les Andelys, toutes ces villes passent et s’en vont
Accompagnées du vent et des nuages bas.
Et puis voilà la mer, la mer que tu aimes tant.
Elle est partie loin et la plage est bien vide
Il faut marcher longtemps sous ce ciel livide
Côte à côte, à la fois déçus et contents.
À la fois ensembles et séparés par nos rêves
Et ne sachant les joindre on se dit des banalités
Tu ramasses un caillou sur cette triste grève
Verre poli par les vagues qui l’ont brisé.
Bijou sorti de l’écume il finit dans ton sac
On marche encore un peu sur ce sable qui glisse
Et nous fatigue et puis il y a tous ces ressacs
Du vent sur le front de mer qui nous refroidissent
Alors nous rebroussons chemin lentement
Et la plage est la même et le ciel est le même
Et notre virée aux prolégomènes charmants
Prend un air ronchon comme de mi-carême.
Enfin c’est le retour sur Paris, dans la voiture
L’humeur n’est plus celle heureuse du matin
Peu à peu le jour s’évapore, la nuit vient
Et nous avons manqué quelque chose c’est sûr.