Ouvrons nos mains...
L’automne pleure sur les charniers
L’humain creuse des nécropoles
La terre boit les sangs meurtriers
Où les amours lentement s’immolent.
La terre boit les sangs innocents,
Se trempe de nuit et de tempêtes.
Des fantômes d’arbres dans les champs
Hurlent vers les cieux qui les allaitent
D’éclairs, de bombes, de sang, de feu,
Sans pitié pour eux et les pauvres vaches,
Les chevaux et les dociles bœufs.
Nocturne carnage sans relâche
La mer couvre d’un linceul de larmes
L’espoir des femmes et des enfants
Sans arriver à taire les armes
Qui partout sonnent des olifants.
À travers les frontières ne volent
Que missiles et drones guerriers,
Le désir de tuer, les haines folles.
Quel mauvais temps impropre aux baisers !
Mais ouvrons les yeux sur la beauté
Des cieux, des forêts et des rivages,
Quittons ce monde horrible et hanté,
Ouvrons nos mains, aimons nos visages,
Et passons la frontière en amis !
N’avons-nous pas la même espérance
D’amour et de paix, ces doux semis
Du bonheur et faim de notre errance ?