Ecce homo
De nos cœurs gavés des douleurs du monde
Pouvons-nous encor tirer quelques pleurs ?
Des larmes jaillies de source profonde
Qui viendraient lustrer nos vies de bonheur.
Las ! Chaque aube nait dans une autre horreur
Quand celles d’hier virent au carnage.
Viols, meurtres, incendies, partout la fureur
Éclatante et folle, hurlante de rage
D’un monde qui a perdu sa boussole,
Bateau ivre happé voguant au hasard
D‘une mer dispersée de diaboles
Où les criminels trouvent leur poignard.
Et l’Homme dans tout ça ? Fétu de paille
S’éloignant toujours plus de l’unité,
Divisé, tribal, cherchant la bataille
Malgré tant de maux qu’il faudrait dompter :
L’eau vive éblouie de soleil qui meurt
Polluée, asphyxiée de déchets fétides,
Ouragans, cyclones dévastateurs,
Sécheresses, inondations turbides,
Famines, extinctions multiples d’espèces.
Voilà les seuls maux qui devraient occuper
Nos cerveaux, nos cœurs mais nos mains les laissent
Pour un fusil et nos voisins frapper.
Ecce homo. Et il n’a rien d’un Christ
Lui qui dansera sur les morts un twist.