Voyage dans les vallées du Lot et du Célé (suite 4)
Figeac dont je vous ai déjà montré quelques aspect est la sous-préfecture du Lot. Une jolie et intéressant ville à visiter. Se promener dans ses rues et sur ses places est un plaisir qui nous fait remonter le temps et voyager jusqu'au Moyen-Âge.
Il s'agit d'une église abbatiale à l'extérieur peu orné d'une architecture plutôt de style roman. L'abbaye est fondée en 838. De l'abbaye il ne reste plus que l'église et une salle capitulaire transformée en chapelle. Elle a subi au cours de son existence mouvementée bien des destructions et aussi beaucoup de transformation pas toujours bien conduites. L'intérieur est intéressant avec des éléments gothiques et d'autres baroques.
Sur ce vitrail le Christ apparait à Saint-François d'Assise qui reçoit les stigmates de la Passion. Le christ est représenté volant au dessus des montagnes sur sa croix et le saint à genoux comme sidéré par l'apparition.
Beaucoup de vitraux de cette église abbatiale ont des teintes plutôt sombres, C'est particulièrement vrai de ce dernier où seul le corps du Christ est lumineux, voire éblouissant ainsi que le visage et les mains du saint.
Ce vitrail a des couleurs plus lumineuses.
Cette rosace qui présente au centre une Vierge à l'enfant, des anges dans la partie supérieure et différents personnages placés sur le pourtour qui paraissent demander l'intercession de la Vierge.
S'il s'agit bien de la destruction du Temple de Jérusalem et sa reconstruction c'est celui de Salomon détruit par le roi Babylonien Nabuchodonosor II en 586 av. JC. Mais cela dépend du sens de lecture du vitrail faut-il le lire de haut en bas ou de bas en haut. Si c'est de bas en haut alors il s'agit de la construction du second temple sous le roi Hérode 1er le Grand, achevée en 516 av. JC suite au retour d'exil des Israélites après la chute de Babylone conquise par les Perses et de sa destruction par les romains en 70 ap. JC. Il semblerait d'après mes recherches sur le web que ce serait plutôt lié à la reconstruction de l'Eglise elle même après sa destruction partielle par les huguenots. Mais peut être que les trois lectures sont possibles.
La fuite en Egypte est en position centrale. En haut c'est l'ange qui apparait en songe à Joseph endormi pour lui expliquer le caractère divin de la grossesse de Marie sa fiancée. En bas c'est encore Marie et Joseph qui sont représentés.
Saint Isidore est considéré comme le patron des laboureurs. On voit sur ce vitrail plusieurs scènes liées à la vie pastorale et agricole En haut un berger qui garde les brebis, puis une scène de labour, une scène de semaille, une scène de moisson avec le saint tenant une gerbe de blé, enfin une de scène de fauchage. J'avais d'abord pensé que le Saint représenté était Saint-Benoit, puisque l'abbaye au moment de sa fondation était bénédictine et que Saint-Benoît est considéré comme le Saint Patron des agriculteurs
J'ai déjà raconté la légende de cette Sainte dans l'article Ô Toulouse ! http://pi-ro-94.over-blog.com/2018/07/o-toulouse-5.html. Une sombre histoire d'enfance maltraitée suite à un remariage. Comme cette malheureuse jeune fille n'a été canonisée que dans la 2ème moitié du 19ème siècle cela signe la date du vitrail, c'est à dire dans le dernier tiers du 19ème siècle, comme la totalité des vitraux de cette église qui a beaucoup souffert des événements de l'histoire de France et a donc subi de nombreuses restaurations au cours de son existence. La date exacte de pose des vitraux figurent sur l'un d'eux, il s'agit de l'année 1872
Ce panneau de bois lui date d'avant la révolution. Il aurait échappé à la destruction de l'Eglise Saint Martin situé dans un des quartier de Figeac. Il représente Saint Martin dormant dans un champ et le Christ lui apparait en songe avec la partie du manteau qu'il a donné à un mendiant sur le bras. Le Christ est en discussion avec Saint Pierre en vert et Saint Paul en rouge avec son épée.
Le style baroque est souvent lié à la Contre-Réforme catholique qui a suivi l'émergence des différents protestantisme désignés globalement par les historien sous le terme de Réforme. Il viendrait d'un mot portugais barroco qui désigne une perle irrégulière. Il est caractérisé par la magnificence, la luxuriance des détail, la surcharge mais il est très différent suivant les pays et les arts. L'époque baroque commence au milieu du 16ème siècle et se termine au milieu du 18ème siècle avec le style dit rococo. Le style classique français est considéré aujourd'hui par plusieurs historiens de l'art comme appartenant au baroque.
Au dessus du maître-autel la vierge de Pitié et sur la face avant une représentation de la Scène.
On voit en dessous de la mise au tombeau un petit tableau représentant Jésus-enfant endormi sur la croix et entourés des différents éléments et instrument de la Passion. Ce tableau étrange fait peut être allusion à la prophétie faite à Marie dans le temple par le vieillard Siméon en lui annonçant les tourments que subiraient son fils de la part des hommes. Une des sept douleurs de la Vierge suivant la doctrine catholique. La mise au tombeau étant la dernière.
En dessous du panneau de la descente de crois est représentée la Vierge des douleurs, douleurs représentées par 7 épées. La descente de croix est la sixième douleur.
On remarquera que les épisodes ne sont pas présentés dans un ordre chronologique puisque le Christ priant au Mont des Oliviers est situé en bas à droite de la photo alors que son arrestation au même Mont des Oliviers qui suit cette prière est lui situé en haut au centre du panneau et qu'entre les deux se situe la flagellation. De même coté gauche, la présentation à Pilate est situé en dessous de l'enlèvement des vêtements de Jésus.
Après cela j'ai repris ma visite de la vieille ville de Figeac.