Le chat
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Le chat sur un canapé aux chaudes couleurs,
Poils tigrés, oreilles dressées et yeux qui méditent,
Contemplant mystérieux ses rêves intérieurs,
Détaché et présent au monde qu’il habite,
Ce salon où il règne en sphynx plein de douceur,
Statue bien vivante, attentif comme un hoplite
Prêt à bondir à l’ennemi dans sa torpeur.
Ô félin malicieux et agile quel est ce puits
Que ton œil sonde dans l’infini invisible ?
J’aimerais me promener le jour et la nuit
Dans ta cervelle et y surprendre l’indicible,
Ce qui reste caché aux hommes et s’enfuit
Quand ils tentent de le saisir, intrépides
Mais malheureux chasseurs, hier comme aujourd’hui.
Las ! sur ton étoffe ocellée, sombre miroir
Tes yeux ne reflètent que la nuit sombre et vide,
Et tes méditations resteront dans le noir
Et secrètes encor pour moi, sphinx impavide.
Tu viendras peut-être frotter ton poil ce soir
Contre ma jambe ou bien, sur mes genoux avides
De chaleur, balancer ta queue en ostensoir.