Le malade imaginaire à L'Opéra Royal de Versailles
Pour les 400 ans de Molière la troupe de la Comédie Française a donné et donnera des séances en l'Opéra Royal de Versailles. Le 15 avril j'ai pu assister à la représentation du Malade imaginaire. Il faisait très beau et même assez chaud quand je m'y suis rendu en vélo. Le château est à une trentaine de kilomètres de chez-moi, le trajet même s'il s'effectue en grande partie en ville n'est pas désagréable et aussi un peu sportif à cause des côtes du parcours. Même ci mon trajet évite celle du Pavé des Gardes, il y en quelques unes jusqu'à Versailles. En tout cas meilleure médecine que celles de Monsieur Purgon.
Cette magnifique salle n'existait pas du temps de Molière. Elle fut conçue par l'architecte Ange-Jacques Gabriel sous le règne de Louis XV.
La pièce a été jouée sans ses deux prologues. Le premier est une scène chantée à la gloire de Louis XIV et de sa victoire dans la guerre de Hollande. le deuxième est une scène dans un cadre champêtre avec des bergers où Molière annonce la thèse qui sera développée dans la pièce : à savoir l'inefficacité de la médecine et l'ignorance des médecins cachée par des phrases alambiquées en latin. Deux heures et quart environ sans entracte d'un spectacle où on ne s'ennuie jamais. Une mise en scène simple, un décor sobre mais ample avec le fauteuil en chaise percée où trône Argan, le malade imaginaire, décomptant les médecines et les lavement pris en rognant sur les prix facturés, son costume est assez farcesque surtout par derrière et sent l'hôpital et le malade incontinent et quelques autres accessoires qui apparaissent ou disparaissent en fonction des scènes emportées par les acteurs dans le mouvement de l'action. Bref rien ne gêne dans cette mise en scène où en entend les acteurs et le texte. Les intermèdes chantés et dansés qui terminent chaque acte et justifient le terme de comédie-ballet lui donnent un air de Commedia Del Arte réjouissant et joyeux. Bref on rit, on s'étonne, on pleure même, le vrai et beau théâtre. Mais cela n'éclipse pas pour moi, la représentation vue adolescent à la Comédie Française avec une Françoise Seigner époustouflante dans le rôle de la servante Toinette.