Belle môme
Tu traînais dans la rue avec
Ta p’tite gueule d’ange triste,
Ebouriffée et blonde. Ton mec
T’avait plaqué pour une artiste
Pleine de fric.
Et sous ton cuir tu avais froid
Et dans tes yeux tu avais peur
De cette nuit autour de toi,
De ce silence au fond du coeur
Qui reste coi.
Tu traînais dans la rue avec
Des larmes froides sur tes joues
Et de la haine pour les mecs
Tout au fond de tes yeux fous
Mais pas jaloux.
Tu traînais là toute seule
A chavirer d’un bar à l’autre
N’arrivant pas à faire le deuil
De ton amour pour ce salaud
Au coeur si veule
Et sous ton cuir tu avais froid,
Toujours plus froid, toujours en pleurs
Tu chavirais sur le trottoir,
Depuis quel jour, depuis quelle heure
Ce désespoir
Te tenait-il ainsi au ventre ?
Quand je passais sur ton chemin
Tu allais peut-être te pendre
Ange triste et sans destin.
C’était la fin.
Mais je passais sur ton chemin,
Ange triste, et tu m’as plu
A ton projet contre le mien
J’ai gagné, je t’ai vue nue.
Belle môme. Ma belle môme.
Belle môme. Ma belle môme.