Une journée d'automne
Le vent d’Ouest sur le drap bleu et fragile
Du ciel tire le plaid froid et blanchi
De l’automne dans le matin qui fuit.
Un serpent gris ondule sur la ville.
Agité, tourmenté et indocile
Il vole vers l’Est et l’après-midi
Par-dessus le beau jardin où gémit
Dans le roux des ramées le vent hostile.
Jaloux, envieux des frondaisons splendides,
Comme un Dieu que l’amour aurait séduit
Puis chassé, il y guerroie sans répit
Fanant, brisant les feuillées intrépides.
Miroirs où le soleil couchant se mire
Elles le narguent et lui, de dépit,
S’épuise et au repos en est réduit
Sous les étoiles que la Terre admire.