Le beau dimanche
C’était un dimanche d’avril, beau
Comme un de juillet. Une lumière
Pure et bleue, nullement printanière
Tombait sur le jardin sec et chaud.
Un lumière pure et bleue tombait,
Plusieurs lilas très malins cachaient
Dans l’ombre d’un tilleul leurs ramées
Pleines de fleurs mauves et blanches.
C’était un dimanche d’avril, beau
Comme un de juillet. Et sous les branches
J’avais abandonné mon vélo
Pour avec toi, Aurelia*, parler
De tout et de rien dans le silence
Du jardin. Oui, pour avec toi, parler
Sous les fleurs écloses en avance
Dans le grand marronnier qui bien haut
Montait sa belle et jeune ramure
Tandis qu’autour d’un bon expresso
Nos âmes admiraient la nature.
C’était un dimanche d’avril, chaud
Comme un de juillet et, vers le soir,
Chagrinée du triste désespoir
De tes fleurs meurtries d’un temps si beau,
Tu t’es levée, bonne jardinière,
Afin de rafraîchir leur douleur
Par de l’eau servie avec douceur
Même aux arbres tout cernés de lierre.
* : j'ai changé le prénom pour celui d'une des "filles de feu" de Gérard de Nerval