Exposition Miró
Une des expositions intéressantes en ce moment au Grand Palais à Paris est celle consacrée au peintre Catalan Miró. L'exposition dure jusqu'au 4 février 2019. Il fait partie de ces artistes qui ont créé une œuvre multi-médium au même titre que Picasso, Gauguin, etc. Peinture, céramique, sculpture, Miró aura tout au long de sa vie artistique chercher constamment à renouveler son art.
Cette nature morte ouvre l'exposition. Le premier Miró est influencé par le fauvisme. La revue Nord-Sud est une revue artistique parisienne. Miró n'aura de cesse tout au long de sa vie de faire des aller-retours entre la Catalogne et la France. Il voyagera aussi notamment au Pays-Bas et aux Etats-Unis.
L'influence de Cézanne et du cubisme est visible aussi mais il s'en éloignera assez rapidement. Il s'intéresse à toutes les avant-gardes du début du 20ème siècle Il reprend notamment au cubisme le découpage du plan en facettes, le basculement de la perspective et la multiplicité des points de vue. En littérature cela donnera le simultanéisme notamment dans Manhattan Transfert et Le 42ème parallèle de John Dos Passos et aussi dans le Sursis de Jean Paul Sartre, 2ème volume des Chemins de la Liberté, roman dans lequel le simultanéisme a sans doute été poussé le plus loin. Quand j'ai lu ce roman cela m'avait vraiment impressionné.
Il rentre ensuite dans une période dite "détailliste" dans laquelle il cherche à peindre le moindre détail de ce qu'il voit. On remarque ci dessus la minutie avec laquelle il peint les palmes du panier, les tuiles sur le toit, les pierres du mur, les sillons labourés du champs, etc.
Il s'agit d'une toile d'assez grande taille aussi sur la photo on ne voit pas tous les détails.
Après la première guerre mondiale dans les années 20 il fréquente les écrivains et les poètes notamment les poètes surréalistes mais sans adhérer au mouvement mais cela l'ouvre à la poésie et la rêverie, ses toiles deviennent plus oniriques et peu à peu il se détache de la tradition et du réalisme. Il affirme vouloir détruire la peinture. Ses œuvres sont simplement dessinées avec quelque taches de couleur pour animer. Il considère qu'elles sont ainsi plus émouvantes et parlent plus à l'esprit. Il détruit certaines de ses toiles inachevées de la période précédente qui ne lui plaisent plus. Il s'agit d'exprimer l'énergie vitale de la Nature.
D'autre part à la même époque il peint des tableaux très colorés avec de multiples créatures sorties de son imagination et des figures ou symbole géométrique qui peuvent se réduire à quelques traits.
Je ne me rappelle plus du titre de cette toile peut être se nome t'elle simplement peinture peut être est-ce la représentation d'un paysan catalan. Miró en a peint beaucoup.
Cette œuvre fait partie de la série des X. C'est comme ça que Miró les désignait dans une lettre à Leiris. Miró ne les considérait ni comme une toile, ni comme une peinture et comme il ne trouvait pas de mot, X qui désigne les inconnues dans les équations mathématiques lui convenait mieux.. Moi cela me fait penser à une poupée d'envoutement. Mais on pourrait aussi y voir une représentation du martyr de Saint Sébastien. C'est très ouvert.
Il y a quelque chose qui tient du rêve dans ce paysage avec cette échelle qui semble appuyer sur le ciel et descendre peut être sous terre.
Après un voyage en Hollande, impressionné par certains tableaux des maîtres hollandais, Miró en a donné des interprétations très personnelles.